No. No kids. Sometimes, though, it feels as if we had kids.
She isn't beautiful, she's just easy to live with.
No, she isn't. That's why I don't live with her.
Au départ, on n’était pas tout à fait convaincu. Les premiers épisodes, péniblement téléchargés à l’époque sur les recommandations d’un ou d’une amie, laissaient un sentiment d’inachevé. Pas assez drôle pour un comedy show, et les situations et les personnages ne cadraient non plus avec les codes des séries «pour ados» que l’on avait pris l’habitude de regarder au second degré. Pourtant, au fil des épisodes, on s’attachait aux hésitations, aux embarras et aux élans de Lindsay et Sam Weir, de Daniel Desario, Kim Kelly, Nick Andopolis, et tout ce que l’on aurait préféré oublier de la période du lycée ressurgissait. Peu à peu, Freaks and Geeks, la série TV produite par Judd Apatow et Paul Feig, s’est avérée un chef-d’œuvre.
Sans rire. L’adolescence, sujet rebattu en art comme au cinéma, sert souvent de prétexte commode à des divagations plus ou moins complaisantes sur l’esprit de transgression, la révolte, le trouble éthéré et le désir extatique qui caractériseraient « la» jeunesse. Figure imposée, façon Larry Clark : des corps imberbes et graciles, empreints d’une torpeur mystique, même depuis le fond de l’abîme. Un mirage rédempteur qui n’invite pas à développer une vision plus complexe. C’est là précisément l’enjeu de Freaks & Geeks : décrire l’adolescence, non comme un état transcendantal, mais comme le moment où l’on commence à tirer au clair les relations de pouvoir et d’autorité qui structurent la société – tout en ayant le sentiment confus que ce monde que l’on nous promet nous est définitivement étranger. À rebours des images idéalisées de teenagers fiers d’en être et avides de conquêtes, le roman d’apprentissage qui nous intéresse ici parle de frustration, d’interdits, de maladresse, mais aussi d’enthousiasme, d’inventivité et de bière sans alcool. Les freaks et les geeks savent que le monde ne leur appartient pas – d’ailleurs, ils n’en veulent pas. Parce qu’il craint.
Trouvant son inspiration dans le genre méconnu (du moins dans l’art contemporain) du teen movie, l’exposition «Freaks and Geeks» rassemble des objets quotidiens, quelques emblèmes et allégories, des films, des peintures. Des œuvres qui renvoient aux antihéros et aux losers qui ont fait le prix du genre, trouvant leur épanouissement dans les contradictions même de l’amitié, de l’amour et de l’immaturité. Leur moteur n’est pas tant la subversion et la volonté de puissance, que le sentiment d’indifférence qui accompagne le passage d'un monde à l’autre, et l’entrée dans l’âge adulte. Elles rappellent les hauts et les bas dont l’adolescence est faite, alors que les décisions les plus importantes sont prises sans même avoir conscience qu’elle le sont vraiment, que les rêves commencent à avoir des conséquences, et que l’on réalise que l’on n’a rien appris de ses parents. Sauf peut-être que, d’une manière ou d’une autre, tout finit toujours par s’arranger.
curated by castillo/corrales at Air de Paris
castillo/corrales est un espace d'exposition indépendant créé en 2007 à Belleville (Paris) par un groupe d'artistes, de critiques et de commissaires d'exposition bien dans leurs jeans.
Scott Lyall’s exhibition at Sutton Lane, Paris, comprises a series of new paintings and vinyl adhesives that are based on unique printouts in which pale colours derive from mathematical interpolations. These works suggest a penumbral, shimmering light, and appear to be -indeed- nude, but they are actually the result of successive layers of colour applied to canvas or vinyl.
The image which is composited to run continuously across the support is made up of digital files containing thousands of different colours. The works have no reference in photographs, scanned or internet captured images. Rather, it is the movement from pure quantity to the output of the printer without the mediation of design. Each work is prepared as a unique sequence of information that questions the medium of painting from outset to circulation.