Visiblement, Pierre Clémenti a tourné, beaucoup tourné, et le fait de filmer accompagnait son existence. On voit ainsi sa vie, sa famille, ses amis, les tournages des films dans lesquels il joue, les pièces de théâtre, les pays traversés. Tout s'y retrouve mélangé sous forme d'élégie hallucinatoire, aux revendications édéniques. La nudité est constante, parfois érotique, parfois pas, elle est là.
Les séquences les plus écrites sont des plans où Clémenti joue sa propre mort et la rejoue encore. Manière de la défier, sans doute, en tout cas de l'appréhender par le cinéma. La mort est ainsi logée au coeur de l'existence, elle en fait partie.
Ses films sont à la fois des poèmes et les documentaires d'une vie.
Il y a beaucoup de surimpressions dans ses films, et c'est comme si, pour chaque image, il fallait en trouver une autre lui correspondant. Comme s'il fallait toujours placer une image au sein d'une autre. Dire où sont ces figures, où est cet enfant, où est cet amour.